ÉCOSPIRITUALITÉ ET ALIMENTATION

« Le végétarisme n’est pas seulement une lutte contre la barbarie, mais c’est aussi la première étape d’un progrès spirituel. »

Lev Tolstoj (1828-1910)


Les élevages intensifs détruisent la planète

Il est désormais prouvé que les élevages intensifs sont parmi les causes principales de la pollution environnementale.
Les énormes bassins formés par les déchets, le sang des animaux morts et les excréments diffusent des gaz toxiques faits d’hydrogène sulfuré, et polluent les eaux souterraines avec des nitrates et des résidus d’antibiotiques.
Les élevages intensifs et la culture des céréales pour leur alimentation constituent le problème le plus grave pour notre environnement et produisent plus d’émissions de gaz toxiques que tout le secteur des transports (automobiles, camions, avions, trains et bateaux). En outre la quantité d’excréments déversés dans les fleuves et dans les mers est la première cause de pollution des eaux.
La zootechnie globale joue un rôle central dans l’utilisation des ressources hydriques, dans la pollution des eaux, dans la déforestation et les émissions de gaz à effet de serre. Et ce n’est pas tout : la consommation des poissons et des animaux marins en général affecte aussi considérablement l’équilibre environnemental, et elle est considérée comme étant responsable de différents problèmes de nature environnementale. Cette situation a suscité l’intérêt de la communauté scientifique sur l’incidence de la consommation d’aliments d’origine animale sur l’environnement, et de nombreux chercheurs ont identifié la réduction de la consommation de viande comme étant une mesure nécessaire pour faire face aux dommages environnementaux causés par les élevages intensifs.
Des études menées par la FAO (Food and Agriculture Organization) ont permis d’établir que plus de 51% des gaz à effet de serre, appelés GES, en particulier le méthane, le dioxyde de carbone et l’oxyde nitreux sont émis par les élevages, contre 14% qui est déterminé par les activités de transport par terre, par fleuve et par mer.
La quantité d’eau gaspillée pour la culture de la nourriture pour les animaux d’élevage et leur subsistance présente des chiffres impressionnants : il faut environ 3000 litres d’eau pour obtenir un hamburger de 250 grammes, ce qui correspond à la quantité d’eau utilisée par une personne pour prendre une douche pendant 2 mois.
Selon une étude de l’UNESCO, de l’Institute for Water Education, le régime végétarien peut réduire l’empreinte hydrique de 58%.
Quelques pourcentages : 33% de l’eau douce de la planète est utilisé par les élevages intensifs et 45% de la surface de la planète Terre est utilisé par les élevages de bétail.
L’élevage intensif est la cause de la déforestation de 91% de la forêt amazonienne.
Outre à la consommation des ressources, à la pollution de l’eau, à la déforestation, nous devons ajouter également la violation des droits de l’homme pour les peuples autochtones qui vivent sur les territoires exploités par les éleveurs et les agriculteurs.
Ces quelques données irréfutables nous suffisent pour nous rendre compte que le système adopté par la société majoritaire pour la subsistance de l’homme est un échec parce que cela va inévitablement conduire à la destruction de la planète. On a calculé que le fait de ne pas manger de viande pendant une journée équivaut à économiser autant de CO2 que si l’on empêchait la circulation de 5 millions de voitures pendant toute une journée.
Celui ou celle qui mange de la viande et les produits dérivés en provenance de la grande distribution doit prendre conscience du fait qu’il est en train de participer au massacre de la planète.


L’alimentation carnée est dangereuse pour la santé de l’homme

Les animaux des élevages mangent des aliments OGM mélangés à des restes appartenant à leurs semblables morts, pleins d’hormones et de médicaments. Ils n’ont jamais vu l’herbe et ils vivent dans un état constant de stress. Tout cela se transmet à la viande que l’on retrouve dans les assiettes des gens, et les chercheurs ont démontré que la viande en provenance d’animaux qui vivent dans des conditions de stress provoque chez ceux qui la consomment un certain nombre de problèmes tels que les troubles mentaux, l’infertilité, les lésions organiques et la perte de lucidité.
Mais l’information la plus significative sur les dégâts provoqués par la viande nous est fournie par l’OMS (l’Organisation mondiale de la Santé), l’Agence spécialisée des Nations Unies sur les problèmes de santé qui est considérée comme l’organisme mondial le plus important en ce qui concerne la protection de la santé des individus.
L’OMS a publié en Octobre 2015, par l’intermédiaire de son Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), une déclaration dans laquelle il a été décrété que la viande est cancérigène. La viande rouge, la charcuterie et tous les autres types de viande élaborées.
Cette annonce est le fruit de la rencontre que 22 scientifiques en provenance de dix pays différents ont eu avec les experts du CIRC de Lyon, en France. Une confrontation qui a eu lieu précisément pour évaluer la cancérogénicité de la consommation de viande rouge et de viande élaborée. Le groupe de travail du CIRC a fait un pas en avant significatif parce qu’il a évalué en effet, avant d’arriver à la diffusion de ces résultats, plus de 800 études qui ont examiné les associations de plus d’une douzaine de types de cancer avec la consommation de viande rouge ou de viande élaborée dans de nombreux pays et populations ayant des régimes alimentaires différents. La plus forte corrélation entre la viande et le cancer reste celle du risque d’un cancer colorectal, mais le CIRC souligne qu’il existe également des preuves de liens avec le cancer du pancréas et celui de la prostate. Selon les dernières estimations du Global Burden of Disease Project, environ 34 mille décès par cancer dans le monde entier chaque année seraient en effet à attribuer à des régimes alimentaires riches en viandes élaborées. L’analyse des données de 10 études analysées estime que pour chaque portion de 50 g. de viande élaborée par jour le risque d’avoir un cancer colorectal augmente d’environ 18%.


Et le poisson ?

Pour échapper au danger de tomber malade d’un cancer que comporte le fait de manger de la viande, un certain nombre de gens pense de résoudre le problème en se tournant vers le poisson. Mais les conséquences pour la santé existent également, le danger de contracter le cancer subsiste et il existe plus d’une étude pour le prouver.
Le poisson contient les mêmes toxines que la viande et peut provoquer, en plus des dégâts provoqués par la viande, des parasitoses (par exemple ténias, ascaris), de l’asthme, de l’eczéma, des démangeaisons, des allergies, des maladies rénales, des lésions nerveuses, etc.
L’immense quantité de mercure que les industries déversent dans la mer (environ 10.000 tonnes par an) passent facilement du poisson dans l’organisme humain.
Le poisson c’est de la viande putrescente et grasse aux plus hauts niveaux, comme la plupart et même plus que toutes les autres viandes : c’est un matériau ultra-toxique, stimulant, et qui ne possède aucun élément nutritif pour le corps humain. La graisse de poisson une fois cuite forme de la créatine, une substance mortelle pour le foie. Il existe chez le poisson, des concentrations de chlorure de sodium toxiques (qui deviennent avec la cuisson une masse inorganique provoquant des tumeurs gastriques, la rétention d’eau, les hydropisies sévères), de dioxines, de retardants, des concentrations élevées de minéraux mortels tels que le mercure et le cadmium.
Il serait bon de se souvenir du massacre de Minamata (Japon), où en 1956 les déversements d’eaux usées polluées au mercure de l’industrie chimique Chisso Corporation ont produit l’une des pires catastrophes écologiques de l’histoire, dans laquelle 77 personnes sont mortes et 360 autres devinrent handicapées parce qu’elles avaient mangé du poisson riche en mercure. Mais en plus du mercure il faut se soucier également de la présence, dans les moules, dans les huîtres et dans les crustacés, du cadmium et du plomb. Les moules provoquent souvent l’hépatite A.
Le poisson peut également transmettre aux êtres humains la salmonelle, les larves de ténias et d’ascaris. La consommation excessive du poisson dans certaines régions du Tiers-Monde a favorisé dans le passé l’apparition de la lèpre. Certains mollusques peuvent transmettre l’hépatite virale et d’autres maladies infectieuses.
En outre, chez le poisson également, comme chez tous les animaux tués par l’homme violemment et ensuite mangés, existe la terreur, l’angoisse, la peur de l’animal accumulée pendant sa capture et son abattage : plus la mort d’un animal est longue et douloureuse, plus elle libérera des toxines nocives pour les êtres humains.


Les conséquences engendrées par les produits dérivés des animaux

La production de la viande et celle du lait sont étroitement liées : l’une peut être considérée comme le sous-produit de l’autre. Les effets sur la santé d’une consommation accrue de lait et de produits laitiers sont similaires à ceux causés par une augmentation de la consommation d’autres produits d’origine animale, tels que la viande et le saindoux. Il existe à l’heure actuelle des preuves scientifiques sur le fait que les produits laitiers n’apportent aucun bénéfice qui ne puisse pas être obtenu d’une meilleure façon à partir d’autres sources, et que leur consommation présente des risques graves qui contribuent à la mortalité.
Le profil nutritionnel du lait est semblable à celui de la viande. Ces deux aliments contiennent une quantité analogue de protéines et de graisses saturées. Comme la viande, le lait est totalement dépourvu de fibres et des centaines de composés phytochimiques contenus dans les aliments végétaux, qui se sont révélés comme étant des facteurs de protection contre les maladies dégénératives telles que les maladies coronariennes et le cancer.
On croit communément que le taux de calcium contenu dans le lait de la vache, le fait devenir un aliment essentiel pour prévenir le problème de la fragilité des os, en particulier chez les enfants. Le problème est que, même si le lait peut être un moyen efficace pour assimiler le calcium provenant des aliments, il a aussi de nombreux inconvénients, notamment une teneur en graisses saturées très élevée. Selon le professeur Walter Willett, médecin nutritionniste américain, « boire trois verres de lait par jour équivaut à manger douze tranches de bacon ou un Big Mac et une portion de frites ». En outre, la possibilité de garder des os solides dépend, plus que du fait d’assimiler plus de calcium, de celui d’en prévenir la perte.
La perte de calcium est un processus normal qui a lieu à travers la circulation du sang, l’urine, la sueur et les matières fécales : le calcium perdu doit ensuite être remplacé par un nouveau calcium prélevé de la nourriture ou des os.
L’un des facteurs les plus importants dans la perte de calcium est constitué par les régimes alimentaires riches en protéines, qui agissent de telle façon qu’une plus grande quantité de calcium soit perdue à travers les urines.
En effet, les régimes alimentaires riches en viande et produits laitiers dépassent largement les niveaux recommandés de protéines. En outre, les protéines dérivées d’aliments animaux causent très probablement une perte plus importante de calcium par rapport à ceux végétaux, et le lait et les produits laitiers sont très riches en protéines animales, ce qui fait par conséquent que même s’ils sont riches en calcium, le bilan final est souvent négatif, ce qui entraîne une perte de calcium dans les os pour compenser le calcium perdu.
La forte incidence d’ostéoporose dans les pays dans lesquels la consommation de produits laitiers est élevée est une indication supplémentaire de son inefficacité dans la lutte contre le problème de la fragilité des os. Le récent rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé et de la FAO sur les preuves recueillies sur le problème de l’ostéoporose, indique que pour la plupart des gens il semble n’y avoir aucune corrélation entre l’augmentation de l’apport en calcium et une diminution du risque de fractures osseuses. Les recommandations OMS/FAO pour l’ostéoporose indiquent de manger plus de fruits et de légumes plutôt que de compter sur les produits laitiers.


Le problème éthique

À tout cela, s’ajoute le problème éthique. Chaque année, 170 milliards d’animaux sont tués dans un but alimentaire. Un demi-milliard d’animaux tous les jours, plus de 5.390 animaux par seconde. Dans la période de temps qui vous a été nécessaire pour lire ces mots, on en a déjà tué des dizaines de milliers. Ce sont des chiffres impressionnants qui donnent une idée de l’aberration qui règne dans la société construite par les êtres humains.
Des usines produisent incessamment des millions et des millions d’esclaves d’autres espèces dans le seul but de les utiliser comme des aliments au bénéfice de l’homme, des établissements pour l’extermination massifiée dans lesquels d’autres êtres sensibles sont soumis à des souffrances inouïes pour satisfaire les animaux humains. Un système de cruauté qui soumet les animaux à une vie de cauchemar.
Les animaux sont traités comme des objets : pour que l’activité des élevages, des usines d’aliments pour animaux, des abattoirs et des chaînes de distribution soit économiquement compatible avec les niveaux de production requis par le marché, il est nécessaire que le prix de la viande, du lait et des œufs reste accessible au plus grand nombre possible de consommateurs.
99% des élevages sont désormais intensifs : les animaux sont élevés dans des espaces très restreints, sans avoir la possibilité de sortir à l’air libre dans la lumière du soleil. De temps en temps on peut voir des vaches dans les prés, mais elles ne sont qu’une petite minorité qui est traitée un peu moins mal que les autres. Mais elles aussi n’échappent pas néanmoins à l’abattoir, où elles sont tuées sans pitié. Des êtres sensibles considérés uniquement comme des « têtes de bétail » à abattre. Les abattoirs sont toujours cachés à la vue du public, car les éleveurs essaient de faire oublier à l’utilisateur la façon dont a été produit le steak qui se trouve dans son assiette.
Les élevages intensifs sont une fabrique incessante de souffrance sans fin pour les animaux. Des milliards d’animaux destinés à l’abattage sont contraints de vivre enchaînés ou enfermés dans des cages surpeuplées, incompatibles avec leurs besoins physiologiques, privés de toute liberté de mouvement même minimum, empêchés de suivre leurs instincts affectifs et sexuels, mutilés, soumis à des traitements antibiotiques et hormonaux constants (à la fois pour prévenir l’apparition d’épidémies et pour accélérer leur croissance), à un éclairage ininterrompu qui les empêche de dormir, nourris avec des aliments inadéquats, chimiques et innaturels (jusqu’aux cas des vaches forcées au cannibalisme), contraints de respirer de l’air saturé de dioxyde de carbone, de sulfure d’hydrogène, de vapeurs d’ammoniac, de poussières diverses et pauvre en oxygène. Les animaux soumis à cette condition, en plus de manifester de graves troubles organiques et psychologiques (des poules se tuent en se becquetant entre elles, le cannibalisme de la mère envers les plus petits parmi ses lapereaux, des cochons qui se dévorent la queue), subissent des mutilations et des manipulations génétiques.
Les moutons, même lorsqu’ils vivent à l’extérieur, sont tondus de façon brutale et en plein hiver, et ils sont obligés de supporter les rigueurs du climat hivernal sans bénéficier de la protection naturelle de leur manteau. Les petits agneaux mâles sont tués alors qu’ils ont à peine quelques semaines de vie, en particulier à l’occasion des fêtes de Pâques. En outre, les brebis sont obligées de mettre bas continuellement, et dès qu’elles sont moins « productives » elles sont abattues.


Pourquoi le fait d’être végétarien ne suffit pas ?

De plus en plus de gens choisissent le régime végétarien. Le choix peut être déterminé par des raisons de santé, par des raisons de protection de l’environnement ou par des raisons d’ordre éthique.
Beaucoup de gens, en prenant conscience de la situation de souffrance dans laquelle vivent les animaux, décident de devenir végétariens. Mais que le choix soit motivé par des raisons de santé ou environnementales, ou bien des raisons d’ordre éthique, le fait d’être végétarien ne résout pas le problème.
Nous avons déjà abondamment illustré les dégâts que produit l’alimentation animale et ses dérivés.
En ce qui concerne le problème éthique, manger de la viande ou du fromage est la même chose. Il ne faut pas s’imaginer que le fait d’opter pour les produits laitiers à la place du steak puisse résoudre un tant soit peu la question ou que cela diminue la souffrance animale.
Les vaches « laitières » sont sélectionnées génétiquement et inséminées artificiellement de façon à produire la plus grande quantité de lait possible. Dès l’âge de deux ans environ, elles sont enceintes pendant neuf mois chaque année. Peu de temps après leur naissance, les veaux sont arrachés à leurs mères (causant ainsi chez tous les deux un traumatisme), parce qu’ils ne boivent pas le lait de leurs mères, et ils sont ensuite enfermés dans une stalle minuscule de quelques dizaines de centimètres de large, où ils n’ont même pas assez de place pour se coucher, et où ils n’ont donc pas ainsi la possibilité de dormir profondément.
Ils sont nourris avec un régime alimentaire inadéquat dans le but de les rendre anémiques et de veiller à ce que leur viande soit blanche et tendre (puisque c’est ainsi que les consommateurs l’aiment) et ils sont ensuite envoyés à l’abattoir. La vache sera ensuite traite pendant des mois, au cours desquels elle sera contrainte à produire une quantité de lait égale à 10 fois le montant de ce qui aurait été nécessaire, dans la nature, pour nourrir le veau. Le fait qu’un tiers des vaches qui sont exploitées chaque année dans les laiteries souffre de mastite (une inflammation douloureuse des mamelles) ne surprend donc pas.
Pour augmenter la production de lait, la vache est alimentée avec des protéines très concentrées, mais ces dernières ne sont souvent même pas suffisantes, à tel point que l’on provoque le déchirement des tissus pour satisfaire la demande continue de lait. Cela provoque en conséquence une acidose, ce qui peut rendre l’animal boiteux, et cela se produit chaque année pour 25% des vaches exploitées dans les laiteries. Lorsqu’elle aura atteint l’âge de cinq ou six ans environ, et qu’elle sera désormais épuisée parce qu’elle aura été exploitée au maximum, la vache sera abattue. La durée de sa vie, dans la nature, aurait été par contre d’une vingtaine d’années environ.
Les poulets ne connaissent pas un meilleur sort. Pour la production des œufs, les poules sont contraintes de vivre (jusqu’à des groupes de quatre) dans des cages de la taille d’une feuille A3. Leurs ailes s’atrophient à cause de l’immobilité forcée ; en grandissant en contact avec la grille en fer du sol, leurs pattes poussent en devenant difformes. Pour augmenter leurs bénéfices, de nombreux éleveurs utilisent des races génétiquement manipulées, destinés à souffrir encore plus, à cause d’affections osseuses douloureuses et de malformations de la colonne vertébrale.
Dans les élevages qui produisent les poules pondeuses, les poussins mâles (inutiles sur le marché car ils sont incapables de produire des œufs, et ne sont pas adaptés pour la production de viande de poulet) sont jetés vivants dans un broyeur, ou étouffés dans des sacs en plastique, ou bien écrasés dans des machines spéciales pour devenir de la nourriture, tandis qu’on coupe le bec aux femelles pour les empêcher de becqueter à morts leurs compagnes. Cette procédure, qui consiste à couper les tissus mous semblables à la chair que les humains ont sous leurs ongles, est si douloureuse que de nombreux poussins meurent sous le choc. En outre, cette opération laisse souvent à découvert les terminaisons nerveuses présentes dans le bec, en provoquant ainsi une douleur constante tout au long de la vie de l’animal.
Dès que la productivité des poules tombe en dessous du niveau fixé, en général au bout de 2 ans, elles sont égorgées pour devenir de la viande de second choix. Les poulets « à viande » ne bénéficient certes pas d’un meilleur traitement : ils sont élevés dans des hangars surpeuplés, jusqu’à 10-15 poulets par mètre carré, sous une lumière toujours allumée, de façon à ce qu’ils se développent rapidement. On les tue dès qu’ils atteignent 45 jours, alors que dans la nature, ils pourraient vivre jusqu’à sept ans.
Les dindes subissent le même sort. Les oies sont encore plus malchanceuses, car elles sont soumises au « gavage » : après avoir été immobilisées, elles sont nourries de force à travers un entonnoir jusqu’à ce que leur foie soit réduit en bouillie, pour pouvoir produire ainsi le célèbre « pâté de foie gras ». Même les faisans sont élevés en batterie, pour être ensuite libérés et servir de cible aux chasseurs ou, dans la meilleure des hypothèses, aux prédateurs qui se trouvent dans les réserves de chasse. S’ils ne sont pas tués par des chasseurs ou des prédateurs, ils meurent quand même au bout de quelques jours parce qu’ils ne sont pas capables de se procurer tout seuls leur nourriture.
En ce qui concerne les poissons, très souvent ils ne sont même pas considérés comme des « animaux », car ils occupent un échelon inférieur dans l’échelle des droits des animaux.
Et pourtant, les poissons ressentent la douleur, un grand nombre d’entre eux a un système nerveux complexe, certains, comme le poulpe, sont particulièrement intelligents et capables d’accomplir des activités élaborées.
En plus des poissons pêchés en mer, il existe un développement de plus en plus croissant de l’aquaculture, à savoir l’élevage intensif de poissons, dans lequel ces animaux sont gardés dans des espaces très restreints, où ils souffrent à cause du stress et de la peine. Même les langoustes sont élevées en batterie, maintenues sur la glace, dans la plupart des cas avec les pinces attachées pour finir ensuite cuites encore vivantes dans une casserole, tout cela malgré le fait que la loi sur la maltraitance des animaux ne l’autorise pas.
On doit ajouter à ce scénario digne d’un cercle de Dante la souffrance déterminée par le transport des animaux soi-disant « de rente ».
Il arrive très souvent que les animaux ne soient pas abattus dans l’abattoir le plus proche de l’élevage, mais qu’ils soient au contraire soumis à des voyages épuisants et parfois très longs parce qu’ils traversent différents pays. Les animaux sont entassés dans des camions, sans aucune possibilité de repos, sans boire, ni manger, y compris les plus jeunes. Un grand nombre d’entre eux arrive à destination en très mauvais état, certains meurent pendant le trajet. Dans le camion, si un animal tombe, souvent il n’arrive plus à se relever, il est donc piétiné et subit des fractures aux pattes ou au bassin. Ces animaux, qui sont si possible, encore plus malheureux que les autres, tandis que tous les autres sont menés à l’abattoir, restent dans le véhicule en proie à des douleur atroces, et sont ensuite attachés par leurs pattes fracturées et trainés dehors. Ils ne sont pas euthanasiés - car les agriculteurs ne veulent pas perdre de l’argent - et ils attendent leur tour pour être abattus.
Les animaux qui meurent pendant le voyage sont au contraire jetés sur une pile, dans ce qu’on appelle la « pile des morts ». Le transport est particulièrement difficile pour les chevaux, car étant donné qu’en Italie on n’en « produit » pas assez, les bouchers s’approvisionnent en Europe de l’est, où les chevaux sont encore utilisés, et après une vie de travail, ils doivent conclure leur existence dans les abattoirs et sur les tables de notre Pays. Pour des raisons de profit, les animaux sont entassés dans des camions pleins à craquer, en mélangeant entre eux les individus malades, affaiblis et très jeunes.
Les poulets, qui ont peu de valeur, subissent un traitement encore pire, parce que si l’un d’entre eux meurt pendant le trajet, la perte est minime. Les camions sont chargés pendant la nuit, les ouvriers doivent charger 25.000 animaux dans les plus brefs délais, et les animaux sont donc traités brutalement, lancés en l’air et passés de main en main comme si c’était des ballons pour être ensuite entassés dans les cages.
Les animaux arrivent à l’abattoir dans des conditions de stress sévère, et ils sont souvent si affaiblis qu’ils n’arrivent même pas se lever. En raison de la rapidité de travail des chaînes d’abattage (parfois jusqu’à 400 têtes par heure chacune), ils ne sont souvent pas étourdis correctement et ils sont donc conscient lorsqu’on leur coupe la gorge, quand ils sont dépecés, décapités, démembrés, ou lorsqu’ils sont plongés dans l’eau bouillante des cuves d’échaudage. Pour les porcs le moment de l’abattage est particulièrement douloureux, parce que le nombre d’abattages est extrêmement élevé, on peut arriver à 1000 animaux dans une matinée. Dans ce genre de situation, l’étourdissement très souvent n’est pas bien réalisé, et les animaux sont donc égorgés, et ils sont ensuite jetés dans les cuves d’eau bouillante, encore conscients. La seule et unique mort vraiment indolore nécessiterait de narcotiser l’animal, mais cela n’est pas possible, parce que sa viande doit être ensuite mangée.
En ce qui concerne les poissons, leur mort est encore pire : ils meurent asphyxiés, dans une lente agonie, silencieuse car nous ne sommes pas en mesure d’entendre les sons qu’ils émettent. Ils arrivent même parfois encore vivants sur les bancs des poissonniers pour terminer leur agonie sur la glace. Les crustacés et les mollusques finissent par être mis dans l’eau bouillante vivants.
Pour compléter ce scénario de film d’horreur, il est nécessaire de mentionner les nouvelles biotechnologies appliquées aux animaux d’élevage. On a créé, pour l’alimentation humaine, des animaux transgéniques chez lesquels on a modifié le patrimoine génétique afin qu’ils produisent plus, plus de viande, plus de lait, ou qu’ils tombent moins souvent malades. Pour produire plus on utilise l’hormone somatotrope, et on obtient ainsi des animaux bien plus gigantesques. Ce qui produit des conséquences car l’insertion de gènes étrangers dans les chromosomes des animaux est totalement aléatoire et crée souvent des individus non viables ou avec des malformations qui causent de la souffrance. En outre, le gène implanté (transgène) peut détruire une partie des gènes naturels de l’animal qui sert de cobaye, et donner naissance à de nouveaux êtres non-viables. Par exemple, lors de la réalisation d’une certaine expérience, les souris sont nées avec des anomalies graves, telles que l’absence des membres postérieurs, des fissures dans le nez, et d’énormes défauts du cerveau. On ne réussit pas toujours à fixer la transformation souhaitée, et on doit donc répéter des centaines de fois la même manipulation sur d’autres animaux, jusqu’à ce qu’on arrive à développer avec succès la ligne souhaitée, en provoquant ainsi la souffrance et la mort d’un nombre très élevé d’animaux.
Il y a également des conséquences pour la santé de l’homme, car l’introduction d’hormones par l’intermédiaire de l’ingénierie génétique provoque des risques analogues à ceux résultant de l’utilisation d’hormones sous d’autres formes.


Mais alors comment faire ?

On estime qu’une personne carnivore mange en moyenne dans sa vie environ 7000 animaux. D’après une recherche américaine, il semblerait qu’une personne qui vit 80 ans mange au cours de son existence 11 vaches, 27 cochons, 30 moutons, 80 dindes, 2.400 poulets et 4.500 poissons. Cela signifie qu’en supprimant la consommation de viande, chaque individu peut sauver des milliers d’animaux, même sans avoir recours à aucune sorte d’activisme pour leur défense.
Contrairement à ce que peut nous faire croire un lieu commun, l’homme n’est pas né carnivore. Les êtres humains sont très souvent décrits comme des « omnivores », mais ce n’est pas vrai. L’homme n’est pas carnivore. L’organisme de l’homme contrairement à celui des carnivores, n’est pas fait pour manger des animaux morts car il finit sinon par être empoisonné par les substances toxiques contenues dans la viande. La neurophysiologie, l’embryologie, l’anatomie comparée confirment le fait que l’homme est structuré pour se nourrir de fruits, de pousses fraîches, de feuilles tendres, de tubercules, de racines et non pas de muscles, d’os et d’entrailles comme les carnivores.
Cependant nous vivons dans une société basée sur le profit, et ce profit, comme nous l’avons vu, est fondé en grande partie sur l’exploitation des animaux. Il est donc logique de penser que la culture ne nous aide pas à chercher des alternatives au régime carné. Et pourtant, les individus commencent à devenir de plus en plus conscients de l’absurdité d’un régime alimentaire qui leur cause des dégâts, qui provoque le cancer ou tout au moins une série de maladies mentales et physiques, et qui provoque en particulier une souffrance indicible qui traverse toute la planète. Les restaurants vegans se multiplient, les individus végétariens augmentent continuellement.
Mais à partir des données que nous avons fourni ci-dessus, il est bien évident que le fait d’être végétarien ne résout pas le problème : il faut faire un autre bond en avant de mentalité et devenir vegans. C’est-à-dire qu’il faut adopter un régime qui ne comprenne pas la consommation de viande et de ses dérivés. C’est un choix difficile uniquement si l’on tombe dans la désinformation qui vous fait croire que manger des légumes, des fruits, des céréales soit compliqué, que ce n’est pas savoureux et ne fournit pas l’apport nécessaire de vitamines et de protéines. Loin de là. Un régime vegan est non seulement beaucoup plus sain, mais il est aussi plus équilibré que le régime omnivore.
Il existe une myriade de livres de cuisine sur la matière qui enseignent des plats faciles à réaliser en quelques minutes.
Ce qui est nécessaire c’est essentiellement de faire un saut en avant, un changement de mentalité, pour éviter de tomber dans les faux mythes et dans la désinformation.


Extrait du livre “Nous sommes tous fils de la Terre Mère” de Rosalba Nattero et Giancarlo Barbadoro – Edizioni Triskel