ÉCOSPIRITUALITÉ ET ANTISPÉCISME

Chaque jour des millions de nos frères les animaux non humains sont traités comme des esclaves dans les élevages intensifs dans des conditions intolérables. Chaque jour ils sont tués dans des abattoirs, ils sont vivisectés, et ils sont privés de toute dignité. Ils sont humiliés et torturés dans les cirques, enfermés dans des « Lagers » appelés Bioparcs avec les motivations les plus différentes mais dans un but purement lucratif. Ils sont utilisés comme des cobayes pour des expériences scientifiques qui ne servent à rien seulement à enrichir les laboratoires pharmaceutiques ou les différents « barons » de la médecine.
Ils sont utilisés comme des trophées de chasse pour le divertissement des humains. Des divertissements que l’on fait passer pour du sport alors qu’ils ont comme seule et unique motivation la dépravation qui nait de la soif de sang et de la soumission d’autres espèces. Ou encore, les manifestations comme les différents « Palio » ou fêtes paysannes qui font chaque année un certain nombre de victimes innocentes parmi les non humains, pour arriver au spectacle dévastateur de la corrida, qui à travers la motivation du « folklore » ou de la « tradition » en arrive à justifier des souffrances et des tortures indicibles.
Tout cela a un nom : LE SPECISME.
Le spécisme entraîne de graves conséquences et pas seulement à cause de la discrimination contre les animaux. Il conduit à discriminer un animal contre un autre animal, mais aussi un homme contre un autre homme, à discriminer une race, un peuple.
L’humanité s’est trouvée confrontée à des batailles époquales, telles que la lutte pour l’abolition de l’esclavage ou celle pour l’égalité des sexes. Des batailles qui sont nées des mêmes principes.
Des idéalistes se sont rebellés de tout temps contre le statu quo établi par des idéologies qui hypnotisaient les individus en les amenant à considérer comme normale la domination sur les plus faibles. Beaucoup de sang a été versé pour réaliser un objectif minimum d’égalité sociale.
Mais la bataille qui sera inévitablement livrée dans un proche avenir aura de bien plus amples proportions et on commence à en voir les signes avant-coureurs. De plus en plus de gens prennent conscience de l’horreur infinie qui est perpétrée à l’égard de nos semblables, de nos frères les animaux non humains, et la trouvent inacceptable. Chaque jour, chaque minute, des millions de « personnes » comme nous, des êtres sensibles capables de jouir et de souffrir, sont soumis à toutes sortes de cruautés et de tortures pour le plaisir de l’homme. Une œuvre de dégradation, de cruauté et d’extermination qui n’a pas son égale dans l’histoire de l’humanité. Une organisation mondiale perverse et sans fin, qui crée sans cesse de nouveaux esclaves dans le seul et unique but de les exploiter et de les tuer.
Lorsque cette situation sera enfin claire, lorsque l’hypnose collective ne sortira plus son effet, à ce moment là, la société se trouvera confronté à un bouleversement radical, et on se souviendra de la maltraitance des animaux comme de la plus grande abomination de l’histoire.
Fort heureusement l’animalisme est en train de se propager de plus en plus et à l’heure actuelle les personnes sensibles qui veulent aider les animaux de bien des manières sont en nombre croissant. La sensibilité envers les animaux est tangible et ne provoque plus de honte chez ceux qui l’éprouvent, comme cela se produisait jusqu’à une période récente. L’action des nombreux bénévoles qui ont choisi cette bataille de civilisation donne un peu de soulagement à la couche la plus vulnérable parmi les plus faibles. Mais leur aide précieuse ne suffit à changer la situation, et le risque est que ces bénévoles, qui sont de véritables anges gardiens pour les plus malheureux, se sentent impuissants et démotivés face à une bataille qui semble devenir chaque jour de plus en plus difficile.
Le mal doit être traité à la racine. Si nous ne changeons pas de mentalité nous ne pourrons jamais être en mesure de donner une aide concrète à ces frères différents et dont le seul tort a été celui de pas naître au bon moment et sur la bonne planète. Il faut donc changer radicalement la mentalité qui permet ce statu quo et nous le fait voir comme « normal ». Il faut donc nécessairement modifier les prémisses en amont qui permettent une telle abomination.
La sensibilité à l’égard des autres espèces suscite souvent une attitude de gêne immotivée et des réactions illogiques.
Les lieux communs de ceux qui ne considèrent pas les animaux comme leur frères placent les animalistes dans le rôle de personnes seules et frustrées qui n’arrivent pas à avoir des relations humaines. Il y a aussi ceux qui se plaignent de l’attention excessive que l’on a envers les animaux, comme si on l’enlevait aux êtres humains.
Nous de notre côté ne croyons pas que ceux qui aiment les animaux n’aiment pas leur prochain. Au contraire, c’est tout à fait l’inverse : ceux qui aiment les animaux sont souvent beaucoup plus sensibles et attentifs à l’égard des autres individus par rapport à ceux qui ne les aiment pas.
La sensibilité envers les créatures vivantes, que ce soit les hommes ou les animaux, conduit indéniablement à être plus attentifs aux problèmes d’autrui. La pitié et la miséricorde envers les faibles, ceux qui souffrent et se trouvent dans le besoin, devrait être étendue à tout le monde, animaux humains et non humains.
Quel sens peut avoir le fait de faire une échelle des priorités pour le type d’aide à accorder aux êtres qui souffrent, ou celui de faire une hiérarchie de la souffrance ? La souffrance est souffrance qu’elle soit vécue par un être humain ou non humain. Malheureusement ces lieux communs ont comme résultat celui d’inhiber une aide qui ne se traduit par la suite en aucune sorte d’activité.
Pour sauver la myriade d’animaux qui sont sans défense il faut atteindre le cœur de la multitude d’humains qui les asservissent. Il est inutile de protéger un chat de toutes ses forces, alors que ce dernier reste à la merci des autres qui peuvent, dès qu’il aura tourné le coin de la rue, le prendre à coups de pied ou le tuer.
Il se révèle donc nécessaire de soutenir le travail de protection par une œuvre de sensibilisation au respect des autres espèces vivantes. Il faut faire un saut en avant pour changer de mentalité. L’animalisme ne suffit pas, il faut faire un saut en avant pour changer de mentalité et aller vers l’antispécisme.
Les animaux sont des êtres sensibles qui sont capables d’éprouver de la joie, de la douleur et des émotions comme les êtres humains. Nous sommes tous les enfants de la Terre Mère, et l’on ne peut pas tolérer que nos semblables soient utilisés comme des « choses » sans âme, qu’ils soient considérés comme un « bien commun » que la société humaine peut utiliser à sa guise au lieu de les considérer comme des frères qui cohabitent avec nous sur la même planète.
Il est facile d’être horrifiés lorsqu’on entend qu’un chien ou un chat sont torturés, parce que ce sont les animaux que nous connaissons le mieux ce qui provoque en nous une sorte d’empathie. Mais en général on ne se sent pas horrifiés par ce que subissent les animaux dits « de rente ». Et pourtant les vaches, les veaux, les agneaux, les porcs, les poules, les lapins sont tous eux aussi des êtres sensibles, qui sont contraints de vivre une vie de souffrances indicibles avant d’en arriver au sort auquel ils sont destinés, c’est-à-dire la mort. Et le fait qu’un petit nombre d’entre eux (par rapport au grand nombre d’animaux qui vit dans les élevages intensifs) font une vie libre ne peut pas non plus être une consolation, car ils sont quand même destinés à mourir pour devenir de la nourriture pour les êtres humains.
Tous les êtres sensibles, quelle que soit l’espèce à laquelle ils appartiennent, doivent être inclus dans le cercle de considération morale.
Ce système scandaleux d’utilisation des autres espèces au profit d’une minorité humaine ne peut que provoquer une catastrophe imminente qui entraînera aussi bientôt le genre humain.
Chaque année 27.000 espèces vivantes disparaissent, c’est-à-dire 74 chaque jour et une toutes les 20 minutes. Ce qui veut dire que le fait de considérer les autres espèces comme un « bien commun » au bénéfice des animaux humains conduira de toute façon à la destruction de ces ressources mêmes. La dévastation de l’environnement naturel deviendra bientôt un risque pour notre survie. Un processus inévitable, dans l’intérêt de tous, sera celui de sortir d’une vision anthropocentrique qui est en opposition avec la nature et aller vers une idée antispéciste pour sauvegarder la vie sur la planète. Aussi bien celle des êtres humains que celle des autres espèces.


Extrait du livre “Nous sommes tous fils de la Terre Mère” de Rosalba Nattero et Giancarlo Barbadoro – Edizioni Triskel